Un jour avec la Protection civile

4 janvier 2010 par Joachim Laisser une réponse »

La protection civile est un acteur essentiel pour la sécurité. Essentiel, mais méconnu : rien de tel qu’une immersion totale pour découvrir ce corps. © Michel Tonneau.

La Protection civile, cette inconnue. Et pourtant ses agents sont présents sur tous les fronts. C’est pour mettre la lumière sur ces travailleurs de l’ombre que Le Soir a décidé de passer 24 heures avec la deuxième compagnie de l’unité de Libramont active sur le territoire de la province de Luxembourg et dans le sud de la province de Namur.

8 heures

Comme chaque matin, à la caserne Prince Laurent, c’est le briefing matinal. Les tâches sont réparties. Chaque agent doit effectuer des opérations de maintenance et des exercices au cours de sa garde de 24 h. On profite de notre présence pour se plaindre du système. Un exemple récent ? Le samedi 7 décembre, une ferme de la commune de Léglise a pris feu. Certains agents estiment que les pompiers auraient pu les appeler en renfort. « Avec nos moyens lourds, nos réserves d’eau, nous aurions pu contribuer à limiter les dégâts », dit le chef d’unité adjoint Stéphane Bairin. Des propos qui prennent tout leur sens quand on sait que le gouvernement fédéral insiste pour que chaque commune définisse les risques potentiels sur son territoire et élabore un plan d’urgence avec les différents services de secours.

9 heures

Après discussion, chacun part de son côté et vaque à ses occupations. Les hommes de la Protection civile doivent entretenir leur forme et s’assurer du bon fonctionnement des différentes structures d’alerte en cas de problème.

14 heures

Les agents sont aussi amenés à devoir agir en cas de pollution chimique. Ils doivent régulièrement s’entraîner à enfiler les tenues VPS (vêtement porté pour se protéger de la pollution chimique). S’équiper d’une telle tenue n’est pas une mince affaire, impossible de l’enfiler seul. Etant donné que le vêtement est totalement étanche, on peut très difficilement rester plus d’une heure dedans, d’autant plus que les réserves en air contenu dans la bouteille ne permettent pas de rester indéfiniment dans la combinaison. Enlever la tenue est une chose encore plus délicate, il ne faut sous aucun prétexte que quelqu’un touche les parois extérieures de la combinaison sous peine d’être contaminé…

15 heures

Exercice de « Grimp » (groupes de recherche et d’intervention en milieu périlleux). Harnaché d’un baudrier et d’une corde, l’officier Christian Hallet s’attache à une grue et se retrouve sur le toit d’un hangar en un rien de temps. La journée se poursuit par l’entretien d’un camion et la vérification du bon état de marche de la machine à fabriquer des berlingots d’eau (Libramont est la seule unité de Protection civile à en posséder une en Wallonie).

18 h 40

Appel des collègues de Crisnée. Un immeuble est en feu à Droixhe. Pas le temps de finir la réunion trimestrielle avec les volontaires. Des centaines de personnes pourraient être prises au piège. On demande donc aux hommes de Libramont de venir monter sur place un poste médical avancé (PMA). Ils doivent également fournir des bouteilles d’air comprimé afin que les pompiers, déjà sur place, puissent descendre dans le brasier. Très rapidement, une petite dizaine d’agents sont sur pied de guerre. En 20 minutes, véhicules et agents sont prêts à partir. Il faut faire vite.

20 h 30

Sur place, camions de pompiers, agents de police, Croix-Rouge, ambulanciers sont là pour la sauvegarde des 1.500 personnes qui n’ont pu être évacuées d’un des immeubles résidentiels. C’est la panique. Même si le feu n’envahit que les caves, celui-ci n’est pas encore maîtrisé. Efficacité et rapidité sont le modus operandi de la Protection civile. Le PMA est aménagé en un temps record (moins d’une demi-heure). En vain, puisqu’en fin de compte, personne n’a été blessé.

Trois heures plus tard, retour au bercail. Les agents n’ont pas eu le temps de souper. Très vite, les agents se préparent un bon repas. L’occasion pour chacun de donner ses impressions et de décompresser. Ensuite, chacun rejoint sa couchette, histoire de se reposer un peu dans l’attente d’une éventuelle intervention.

A 6 h 30, tout le monde est debout ! Chaque agent termine sa garde par quelques tâches routinières : préparation du petitdéjeuner, remise en ordre de la caserne, mise à jour des rapports d’intervention…

8 heures

La troisième compagnie arrive. C’est reparti pour deux tours d’horloge.

Lesoir.be

Publicité

Laisser un commentaire