Ingrédients :
Une bonne dose de détermination
Pas d’amis ou de parents envahissants

Ne bramez pas à la cantonade que le jour final approche résolument. Mieux : ne montrez rien, aucun signe de désespoir, de questionnement existentiel (à quoi bon vivre si même mon chien me regarde d’un drôle d’air), ou d’interrogation matérielle (vaut-il mieux la corde ou les somnifères, quelle marque à ton avis :). Rester guilleret et boute-en-train en toute circonstance. Eviter l’humour noir, qui pourrait éveiller quelques soupçons chez certains esprits curieux (rassurez-vous, il en existe peu).

Assurez-vous que toutes vos factures sont réglées, non pour simplifier la vie de vos éventuels héritiers, mais pour des raisons pratiques : si vous songez à vous électrocuter, quelle déconvenue l’instant crucial en découvrant l’électricité coupée, alors que vous vous concentriez depuis une heure dans votre bain, devenu froid. Inutile de tomber malade.

Si vous préférez les médicaments, munissez-vous de votre carte de mutuelle. Vous hésiterez moins à lésiner sur la quantité. Evitez l’arsenic générique, reconnu de qualité inférieure.

Le jour J, résiliez votre ligne. Cela vous évitera :
1 – de perdre un temps précieux à faire vos adieux. Un malentendu est vite arrivé : une parole bienveillante vous ferait reprendre espoir en l’existence.
2 – de ne pas être tenté d’appeler les pompiers en cas de regret stérile de dernière minute. Personne ne pourra vous accuser d’avoir fait semblant de vous suicider. Partez l’honneur sauf.

Cette recette nécessite hélas un certain niveau de revenus. Si vous êtes indigent, exit le gaz ou l’électrocution, puisque Electrabel a tout coupé. Acheter des médicaments avec la couverture maladie n’est pas possible dans toutes les pharmacies. Optez pour le métro, si toutefois vous avez de quoi vous payer un ticket.

• Entrée précédente: À méditer et à diffuser …
• Entrée suivante: Joyeux Noël